LAURENT LARGANT, DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL DE LA CAS, CHAMBRE SYNDICALE DES AMÉLIORANTS ORGANIQUES ET SUPPORTS DE CULTURE « Les inoculants mycorhiziens dans les engrais et les substrats... »
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De nombreux produits organiques vantent leur enrichissement en inoculants mycorhiziens. Quelles règles régissent leur mise sur le marché ?
« Les inoculants mycorhiziens doivent avoir une autorisation de mise sur le marché (APV ou homologation) comme matière fertilisante. Depuis septembre 2010 et la mise en application obligatoire de l'amendement A4 à la norme NF U 44-551, ces inoculants peuvent être introduits dans les supports de culture normés, pour lesquels doivent alors être précisés le nom du produit ajouté, son numéro d'autorisation et la quantité incorporée par mètre cube.
En quoi consiste précisément l'amendement A4 ?
Il permet de mettre sur le marché des supports de culture normés enrichis avec trois nouveaux additifs : des préparations microbiennes - dont des inoculants mycorhiziens ; des substances humiques ; et des stimulateurs de croissance et/ou de développement des plantes. Ces additifs doivent avoir obtenu une autorisation préalable de mise sur le marché pour mélange dans les substrats. Avant septembre 2010, ils pouvaient être utilisés par les producteurs, mais les fabricants ne pouvaient pas les mélanger aux terreaux vendus dans le cadre de la norme. Ces nouveaux additifs s'ajoutent à ceux déjà admis auparavant : engrais, mouillants et hydrorétenteurs. Les fertilisants non homologués ne peuvent pas à ce jour être enrichis en micro-organismes.
Mais on trouve des inoculants mycorhiziens dans des fertilisants qui ne sont pas homologués...
Oui, dans ce cas, le broyat de racines mycorhizées est une des matières premières de l'engrais ou de l'amendement organique. La garantie apportée par le fabricant est alors donnée sur l'étiquette par la composition de son fertilisant (par exemple, en nombre de propagules ou de spores par gramme). Dans cette situation, le fabricant ne peut revendiquer aucun effet particulier des mycorhizes contenus dans le produit.
Peut-on envisager un futur amendement pour les fertilisants, du même type que celui paru en septembre pour les supports de culture ?
Oui, les projets de révision des normes engrais et des normes amendements - à l'horizon 2012 si tout va bien - intègrent l'ajout des trois types d'additifs, en « copiant-collant » la norme supports de culture. Il faut aussi citer les dossiers en cours, qui concernent des fertilisants autorisés dans d'autres pays de l'Union européenne, en vue de leur reconnaissance par la France (1), ou bien de la mise en place d'une homologation simplifiée. Cela élargirait la panoplie des produits disponibles.
Et une harmonisation européenne ?
L'harmonisation existe pour les engrais minéraux (règlement CE 2003-2003). Pour les supports de culture, nous avons participé à l'élaboration d'un projet de texte, en attente des résultats d'une étude d'impact demandée par la Commission européenne. L'harmonisation est également proche pour les amendements basiques. En revanche, pour beaucoup d'amendements et d'engrais organiques, les différences entre les réglementations nationales sont trop importantes pour envisager une harmonisation à court terme.
Valérie Vidril
(1) La réglementation CE 764-2008 applicable depuis début 2009 permet la mise sur le marché d'un produit si celui-ci est reconnu dans un autre pays européen, dès lors qu'il n'existe pas, pour ce produit, une réglementation harmonisée au niveau européen.
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